Elle conduisa vers son lieu de travail à reculons. Pourtant, il faisait soleil, et il ne faisait pas trop froid en ce mois d'avril. Mais il y avait quelque chose de triste aujourd'hui, elle avait envie de vomir. Pas seulement à cause de la grossesse. Elle venait tout juste de terminer Les yeux bandés de Siri Husvedt, pour une deuxième fois en 5 ans. C'est peut-être parce que la mémoire lui faisait défaut mais il lui sembla qu'elle compris les mots autrement, que quelque chose de nouveau fleurissait à l'endroit de son cerveau. Une compréhension qui s'ajuste à sa vision plus mature des choses. Mais rien ne la rassura d'autant plus - il y avait toujours cette quête identitaire en suspens, le mélange de ces différentes facettes en son intérieur, et surtout un sérieux face à la vie qui ne s'en allait pas. Pourquoi ne pouvait-elle pas être comme Paris, qui à la fin du livre rit complètement de sa stupeur, de son apitoiement, de sa vision rigide et silencieuse des choses. Elle pensa que le dramatique surgit du regard que l'on porte sur les choses, rien de plus.
D'un coup que 2.0
Cet objet
Une tâche lui avait été assignée. Elle devait décrire un objet de façon si exiguë qu'on en verrait les contours de son propriétaire. Une sorte de peur lui tenaillait le ventre, quelque chose comme l'impossibilité de compléter la tâche. La peur viscérale l'empêchant de décoincer les mots de sa gorge. De regarder l'objet. De l'absorber. De le faire vivre en elle. Elle s'appartenait aux objets comme on s'appartient à son propre corps : de façon amoureuse et désincarnée, comme l'impossibilité de se dissocier à dessein de s'observer. Comme sensation de ses doigts sur sa peau sans pouvoir en cerner la texture.
maladroitement, un peu inconsciemment, mais avec toujours la volonté d'en prendre soin, d'en faire mieux.
assez facilement, l'expérience lui avait permis au fil des ans d'accumuler les extensions humaines, les souvenirs oubliés, rejetés.
Elle devrait s'atteler à l'objet, de telle sorte qu'elle lui insufflerait présence. À la fois il serait vitalité concrète et respiration au diapason de ses organes.
Slumberville - Honolulu
Mais que dire de Varennes. Ce non-lieu qui ne chavire à peu près rien en moi. Des voisins manifestement voisins, qui me suggèrent de couper l'arbre dans ma cour pour ne pas faire d'ombre sur ma piscine. Je suis puzzled par cette vie extraterrestre. De un, pourquoi et comment ai-je une piscine. Qui suis-je. Et je balance mon corps dans les rues sans rien qui ne traverse en moi. Sans gentillesse et sans vie. Je n'ai pas tenté l'errance encore puisqu'il n'y a rien pour accrocher mon désir. Le sous-sol se transforme doucement, assurément, en cet hâvre de paix incongru, qui me fait oublier l'emplacement de mon soi. J'écoute les voisins parler, des amitiés tentées, mais rien ne me traverse, rien. Rien ne me chavire, rien. Une femme déracinée. Ma vie m'émeut et m'ennuie de manière je dirais égale.
L'homme de la rue Mackenzie
Quelques plaisirs
La rencontre d'élèves sans égos ni prétention
Les longs retours en autobus le soir en banlieue
Le bain qui coule
Quelques plaisirs
Une température d'automne ce matin, un coton ouaté et de multiples thé blancs et oolongs pour me réchauffer
Réécouter Theme of Ali de la bande originale de La bataille d'Alger de Gillo Pontecorvo
Se détacher de ladite « communauté »
Réaliser le sérieux de ses 25 ans
La stimulation créative qu'apporte la faim
Most of the erotic was written on empty stomachs. Now, hunger is very good for stimulating the imagination; it does not produce sexual power, and sexual power does not produce unusual adventures. The more hunger, the greater the desires, like those of men in prison, wild and haunting.
- Extrait d'Erotica d'Anais Nin
trois quatre phrases à peu près, dans le désordre.
Du flou mobile en dessous de ma peau
Le muscle s'est ramolli, j'aime le beurre mais pas tant que ça
Le silence déraisonnable du monde qu'il disait, fucké d'absurde
Douche confusionnelle en résistance d'images (volées)
J'voudrais juste dire que ça casserole dehors comme en suspend sur fond de thai funk pop un soir d'orages j'ai les pantalons mouillés.
Faut pas se perdre dans les fusions je dois bien être en ce quelque part, rattraper au vol les morceaux kickés du bout des pieds les soirs de longues marches.
Des vrais gens des vrais vies
extension du domaine de la lutte

KISSING
Au Belgo, Galerie Les Territoires
Vernissage vendredi le 20 mai à 18h
KISSING est une expérimentation sur la représentation de l’accolade et du baiser, née du rassemblement d’archives Super 8 de ma famille. L’essai cinématographique se veut à la fois une épopée personnelle et publique par la réappropriation que je me fais de ces souvenirs en relation avec le caractère universel du geste. Cela a été pour moi une façon de revisiter mes racines familiales en portant un regard nouveau sur ses images qui font partie intégrale de mon bagage culturel.
Je tente de démontrer l’universalité du geste par son passage d’une génération à l’autre, en misant sur sa transmission entre les différentes tranches d’âge. Notre propension aux contacts physiques est un phénomène qui se transmet d’abord par l’éducation du geste, et c’est ce que j’ai voulu souligner par l’usage d’un rythme répétitif.
Après plusieurs essais, j’ai trouvé que l’usage du ralenti était le procédé adéquat afin de rendre compte de toutes les subtilités entourant l’acte d’embrasser. Cette technique permet de décortiquer pleinement les expressions faciales des personnages et de comprendre les contradictions qui les habitent. Culturellement, l’accolade et le baiser connotent le rassemblement, le rapprochement, le sentiment d’appartenance ainsi que l’expression de la joie et du plaisir. En isolant le geste de l’émotion par le biais du ralenti, j’ai tenté de rendre compte de la tension constante observable entre les personnages. Non loin de l’horrifique, l’idée de l’accolade en tant que geste mécanique et forcé semble transparaitre sur les visages, laissant entrevoir, ne serait-ce que quelques instants, des airs de repoussement et de malaise.
Le spectateur, à l’état d’observation et de contemplation par la décélération de l’image, est donc amené à reconnaître et à prendre conscience de cette tension palpable entre les individus. À un second niveau, cette répulsion cachée face à ces contacts physiques propose une réflexion sur l’intimité et sur l’espace. Qui plus est, le ralenti facilite l’interprétation et la suggestion des liens entre les différents membres de la famille.
Finalement, KISSING s’interroge sur le caractère sacré de la famille, ainsi que sur l’importance de l’apparence, véhiculant au sein de ses membres l’idée d’un amour inconditionnel primant sur les tensions qui les habitent.
merci thiéfaine de me déranger le cerveau
la psychanalyse du plat Tupperware, la femme du 3e qui jouait au bingo, 415e appartement sur l'autoroute 19 en provenance de Barbès-Clichy, j'ai un kick sur toi Steve Veilleux, le tendon capricieux, l'ascenseur qui fumait les restants de botch de ses clients, le collecteur de magazines des exploits de Sylvie Fréchette, le vendeur de pacotille à la gomme, il est temps de ramollir l'artichaut, 1-2-3 gauche, le sourcil délinquant ou Céline fait des coeurs dans son cahier de math à 10h15 le matin, la chanson qui tombait du balcon de l'appartement 118, le gazon mal fourré, la petite fille qui n'aimait pas les soirées de rencontres mondaines, c'est à ton tour la grosse Nathalie, le pédoncule sous ta porte: je t'aime, la fois que t'avais un numéro de téléphone, le client satisfait, éloge de la photographie de l'ado qui a le blues, la fois où j'avais vraiment pas envie de faire mon travail de théologie, le goûteur de glace en péril, casserole tendresse, le compartiment du coffre de ta volvo m'emporte, la ballade du groupie revisitée, la mélancolie occupée veuillez rappeler plus tard, confessions d'une porte de garage en pleine banlieue, le pigeon sanguinaire sur Ontario, la patate frite se déconfite, une p'tite frette mon Denis, 4e genre humain sur fond de peinture créole, le blouson disjoncté, une écrevisse sous l'oreiller, trois poèmes pour le voisin d'à côté, 24 heures dans la tête du jeune kid, le pogo résurectionnel, come on une valse rapide sur le coin de la table, le chaos de la tergiversation un samedi soir, 453 cafés pis trois clopes environ, le girafe 22, The jardins sauvages, la putain destroy, une narine condescendante, whiskeuses images again*, le boutonneur mal boutonné, 3e verre d'eau avant que tu me gifles, amour pirate, coup de grisou s'a job avant 11h
jean leloup ce matin et les autres matins
Je sais que tu le sais
Je sais que tu ne m'attendras jamais et je sais
Que je le sais
I and I Rastafaraïe rudeboy aie Banzai
Je t'attendrai toujours sur le point de non-retour
Et mon âme divague et fait d'immenses vagues
La lune est une aspirine et je vois
La Croix du Sud et la croix Bayer
Il suffit de savoir se parler toujours les yeux
Dans les yeux trop souvent on déblatère sans
Que l'âme jamais ne se désaltère
Où suis-je où vais-je dans quel état j'erre
Serais-je trop porté aux rêves serait-ce la raison
Pourquoi je tombai dans le psychotrope
Où les chevaux rouges galopent jusqu'au
Cyclope et clop et clop
Voilà comment finissent les petits chevaux rouges
Qui galopent en escalope arrosés
D'un grand verre de misanthrope
Où sont mes clopes?
béance affective

il y a
Ce soir les flamandes Il neige sur Liège
Il y a Il y a !!
Il y a temps de chansons perdus dans le teeeeeeemps
Il y a taaaant de bleu dans les yeeeeeux de ma miiie!
Il y aaaaaa dans ses yeeeeux tant de vie!
Il y a daaaans ses cheveeeeeeux un peu d'éternitééééé
Sur sa lèèèvre taaaaant taaant taaaaaaant de gaité!!!