KISSING

À l'exposition Monobandes
Au Belgo, Galerie Les Territoires
Vernissage vendredi le 20 mai à 18h





KISSING est une expérimentation sur la représentation de l’accolade et du baiser, née du rassemblement d’archives Super 8 de ma famille. L’essai cinématographique se veut à la fois une épopée personnelle et publique par la réappropriation que je me fais de ces souvenirs en relation avec le caractère universel du geste. Cela a été pour moi une façon de revisiter mes racines familiales en portant un regard nouveau sur ses images qui font partie intégrale de mon bagage culturel.

Je tente de démontrer l’universalité du geste par son passage d’une génération à l’autre, en misant sur sa transmission entre les différentes tranches d’âge. Notre propension aux contacts physiques est un phénomène qui se transmet d’abord par l’éducation du geste, et c’est ce que j’ai voulu souligner par l’usage d’un rythme répétitif.

Après plusieurs essais, j’ai trouvé que l’usage du ralenti était le procédé adéquat afin de rendre compte de toutes les subtilités entourant l’acte d’embrasser. Cette technique permet de décortiquer pleinement les expressions faciales des personnages et de comprendre les contradictions qui les habitent. Culturellement, l’accolade et le baiser connotent le rassemblement, le rapprochement, le sentiment d’appartenance ainsi que l’expression de la joie et du plaisir. En isolant le geste de l’émotion par le biais du ralenti, j’ai tenté de rendre compte de la tension constante observable entre les personnages. Non loin de l’horrifique, l’idée de l’accolade en tant que geste mécanique et forcé semble transparaitre sur les visages, laissant entrevoir, ne serait-ce que quelques instants, des airs de repoussement et de malaise.

Le spectateur, à l’état d’observation et de contemplation par la décélération de l’image, est donc amené à reconnaître et à prendre conscience de cette tension palpable entre les individus. À un second niveau, cette répulsion cachée face à ces contacts physiques propose une réflexion sur l’intimité et sur l’espace. Qui plus est, le ralenti facilite l’interprétation et la suggestion des liens entre les différents membres de la famille.

Finalement, KISSING s’interroge sur le caractère sacré de la famille, ainsi que sur l’importance de l’apparence, véhiculant au sein de ses membres l’idée d’un amour inconditionnel primant sur les tensions qui les habitent.

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