Elle conduisa vers son lieu de travail à reculons. Pourtant, il faisait soleil, et il ne faisait pas trop froid en ce mois d'avril. Mais il y avait quelque chose de triste aujourd'hui, elle avait envie de vomir. Pas seulement à cause de la grossesse. Elle venait tout juste de terminer Les yeux bandés de Siri Husvedt, pour une deuxième fois en 5 ans. C'est peut-être parce que la mémoire lui faisait défaut mais il lui sembla qu'elle compris les mots autrement, que quelque chose de nouveau fleurissait à l'endroit de son cerveau. Une compréhension qui s'ajuste à sa vision plus mature des choses. Mais rien ne la rassura d'autant plus - il y avait toujours cette quête identitaire en suspens, le mélange de ces différentes facettes en son intérieur, et surtout un sérieux face à la vie qui ne s'en allait pas. Pourquoi ne pouvait-elle pas être comme Paris, qui à la fin du livre rit complètement de sa stupeur, de son apitoiement, de sa vision rigide et silencieuse des choses. Elle pensa que le dramatique surgit du regard que l'on porte sur les choses, rien de plus.
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